lundi 28 février 2011

Etat de grâce

Je viens de voir un film de Jane Birkin dans la thema d'Arte consacrée à Serge Gainsbourg. Il s'agit d'un montage de films de vacances en super 8 commentés par Jane, de la rencontre avec Serge jusqu'au dernier séjour à Venise avec leurs filles, quelques mois avant leur séparation.

Gainsbourg, détendu et rieur, infiniment charmant. Jane, radieuse. Les enfants, Kate seule d'abord, puis Kate et Charlotte, gaies et libres. Du bonheur pas niais qui éclate dans toutes les images.

Serge Gainsbourg traite Kate comme sa propre fille. On le voit à un moment soulever Charlotte d'un bras, la petite rit aux éclats, Kate de l'autre côté se dandine, un peu perdue, et Gainsbourg la saisit de son bras libre, la faisant rire à son tour. Jane Birkin le souligne dans son commentaire : "C'est bien ce qu'il fait là." Oui, et c'est touchant aussi.

Jane Birkin répétant les mots de Serge Gainsbourg : "L'amour doit être pur et impur." Comme j'aime cette injonction !

L'image tremblée, vacillante, les zooms répétés (là c'est Serge qui filme), les couleurs saturées et pourtant passées, tout dit la vulnérabilité de ces instants, et c'est d'autant plus émouvant qu'ils parviennent ainsi jusqu'à nous quelques trente ans plus tard.

Joies : courir dans les vagues, jouer avec la chienne Nana, les enfants qui patouillent dans la terre, Jane dans les champs serrant contre ses seins nus Kate en couche-culottes, Venise en hiver chaque année, quand les touristes sont partis, Serge s'ennuyant à mourir à la campagne, les parents, les amis, la lumière et la pluie.

Classe immense, simplicité sans faux-semblants, intensité des regards et des sourires, amour vrai, tendresse débordante, et comme la conscience que tout cela finira un jour, cet état de grâce, si fragile et donc si précieux.

samedi 26 février 2011

Respirations et inspirations


Je rentre de quelques jours de vadrouille. D'abord dans le Sud, où j'ai fait le plein de soleil, de mer, de lecture, de bons repas maternels et de câlins à mes enfants. Puis à Amsterdam avec DramaKing, un trop court séjour, amoureux et émerveillé.
Une pause bienvenue, qui me permet de retrouver ma vie parisienne avec bonheur, envies, désirs, optimisme et gaieté renouvelés.

Respirations donc. Les inspirations, ce sont deux des livres que j'ai lus cette semaine.

D'abord le "Just Kids" de Patti Smith. Belle histoire, belle écriture, belle personne.

Deux très jeunes gens dans le NY des années 70, Patti Smith et Robert Mapplethorpe, décident de vouer leur vie à l'Art et de se soutenir mutuellement jusqu'à être capables de "voler de leurs propres ailes". Fauchés et marginaux, ils s'inventent un quotidien de bouts de ficelle, où le bonheur consiste à dessiner côte à côte en écoutant des disques, regarder ensemble les quelques livres d'art possédés, arranger un petit appartement ou une chambre d'hôtel comme un cocon protecteur, échanger avec d'autres artistes, s'offrir des cadeaux de riens, chinés ou confectionnés, se débrouiller, vivre, avancer.
Le spectre de la misère et de l'indigence rôde parfois autour de Patti et Robert. Mais la vraie richesse naît de cet art d'investir leurs maigres possessions comme leurs relations humaines, avec intensité, imagination et profondeur.

Surtout, ces deux là s'aiment et ne cesseront jamais de s'aimer, malgré l'homosexualité de Robert, son côté "pute" (au sens propre comme au sens figuré), sa soif de réussite sociale et matérielle, malgré les séparations, et malgré l'époque même, drogue, sexe et rock n' roll.

Pas de mythologie 70's d'ailleurs dans ce récit, ni folklore, ni lyrisme, ni nostalgie. Je ne crois pas que cela soit dû au recul de l'âge. J'ai le sentiment que Patti Smith, malgré sa jeunesse, était déjà suffisamment elle-même pour ne pas céder à la fascination du moment et des êtres, pour voir au-delà des discours, des attitudes, des décors, des costumes et des masques. Elle : lucide et intègre, avec un solide sens de l'humour qui affleure ça et là.

J'aime particulièrement ce qu'elle écrit sur Warhol, son art, le personnage, son entourage, et qui correspond à ma propre vision. En peu de mots, sans outrance, elle exprime une position ferme qui témoigne d'une réelle indépendance d'esprit.
L'art de Warhol, factice et faussement révolutionnaire : "Le travail de Warhol reflétait une culture que je voulais éviter. Je détestais la soupe, et la boîte ne m'emballait guère. Ma préférence allait à l'artiste qui transforme son temps plutôt qu'à celui qui se contente de le refléter."
Warhol lui-même, un "fantôme" arbitre des élégances artistiques qui se désinvestit de toute vraie relation avec autrui : "Andy était une véritable anguille parfaitement capable d'esquiver toute confrontation digne de ce nom."
La "galaxie" warholienne enfin, que Robert tente par tous les moyens d'infiltrer : une "cour" dont les courtisans se désespèrent d'obtenir une "audience" auprès du Roi (comme dans le magnifique film "Ridicule" de P. Leconte).
Mais Patti Smith fait preuve aussi de tendresse à l'égard de ceux qui se sont perdus dans ce tourbillon d'apparences, surtout les jeunes femmes, qu'elle décrit comme des princesses à la gloire en suspens : "On peut toujours être sûr de voir Holly Woodlawn faire une entrée majestueuse, de surprendre Andrea Feldman dansant sur les tables et Jackie et Wayne faire étalage de leur esprit insolent, mais de plus en plus, les jours où elles formaient l'attraction principale du club semblaient comptés."
C'est la faiblesse de Robert que de vouloir à tout prix en être, réussir en tant qu'artiste,et peut-être plus encore en tant que figure de cette scène new-yorkaise. Mais cette faiblesse nous est restituée avec tant d'amour et d'indulgence, sans jugement moral, qu'elle ne fait que rendre l'homme plus attachant.

Patti Smith n'éprouve elle aucun besoin de se sentir faire partie d'une quelconque élite, culturelle, artistique ou sociale. Consciente de son talent, sans fausse modestie, elle n'est cependant pas ambitieuse au sens "Rastignac" du terme. Ce qui l'anime avant tout, c'est la volonté de produire une œuvre sincère et de qualité. Et l'ironie du sort veut qu'elle accède à la reconnaissance que Robert poursuivait avec tant d'acharnement avant lui : "Mon succès était pour Robert l'objet d'une fierté sans mélange. Ce qu'il voulait pour lui-même, il le voulait pour nous deux. Il a exhalé une volute de fumée parfaite et il a parlé de ce ton qu'il n'utilisait qu'avec moi - une gronderie feinte, de l'admiration sans envie - notre langage de frère et soeur : Patti, a t-il fait d'une voix traînante, t'es devenue célèbre avant moi."

Histoire d'un amour absolu qui traversera le temps sans s'amoindrir ni s'altérer.
Récit d'un parcours artistique.
Peinture d'une époque et d'un milieu.
Une écriture simple, sans emphase, et quelques traits poétiques fulgurants. Sensibilité, générosité, émotion, sincérité, pudeur.
La "kid" Patti Smith m'a enchantée.

2ème source d'inspiration du moment : le journal d'Anaïs Nin, mais c'est un vieil exemplaire piqué à ma mère, donc pas la version non expurgée parue en 2003 et que je dois me procurer.

Quelques extraits qui ont résonné en moi :
"Les écrivains ne vivent pas une seule vie, ils en vivent deux. D'abord ils vivent, puis ils écrivent ; c'est le 'revenez-y', la réaction différée."
"[...] dans le journal, tout coule de source ; ce que je produis en dehors est une distillation, le mythe, le poème. L'élaboration est là. C'est le joyau fabriqué à partir de la source naturelle. Ne devrait-on préférer les joyaux ?"
"Il est étrange qu'ayant vécu sous l'influence de ma mère [...], j'aie découvert seule cette même discipline, cet esprit spartiate, cette sagesse, cet amour de l'harmonie. Que j'aie passé ma vie à me développer, à me discipliner, à me cultiver, à m'assigner des tâches difficiles, à critiquer ma propre conduite dès l'enfance comme si j'avais assumé le rôle de mon père absent, celui d'un perfectionniste. Des tâches que je me suis moi-même données, des buts que je me suis créés de toutes pièces."
"Louveciennes. De nouveau chez moi. Le soir : entrer dans ma maison, c'est comme s'enfoncer dans un duvet, dans la couleur, la musique, le parfum, la magie, l'harmonie. Je suis restée sur le seuil et j'ai une fois encore éprouvé le miracle en oubliant que c'est moi qui l'ai créée, qui ai peint les murs en rouge de Chine, turquoise et pêche, qui ai posé les tapis foncés, choisi la cheminée de mosaïque, les lampes et les rideaux. J'étais ensorcelée, comme par l'œuvre d'un autre. Une caresse de couleur, de chaleur, un hamac d'harmonies suaves, un ventre de miel, un palanquin de soie." (tellement semblable à ce que je ressens lorsque je retrouve mon chez-moi !)
Opposition entre son père et Henry Miller, entre perfection glacée et imperfection vivante : "Chaque mot, chaque émotion, chaque geste composés, synthèse d'un élan, mais d'un élan artistique. A cet instant c'est bien. C'est le bon moment. Les lumières. La pièce. La vie est orchestrée, modelée par sa volonté. Quand nous marchons ensemble, ne me prends pas le bras. Le mouvement dominé, sculpté, la vie contenue, mise en forme, embellie. Pas de mollesse, de négligence, d'abandon, ni de désinvolture. Du style. De la forme. Tu peux venir maintenant. Mets ta robe du soir. Orchestration. Instrumentation. Pas de désordre, de caprices, de fantaisie.
Henry brise tous les moules, toutes les formes, toutes les carapaces, toutes les constructions de l'art, et il en naît quelque chose de chaud et d'imparfait. Quelque chose d'humain."

Je trouve dans ce journal de quoi me nourrir : réflexions sur l'écriture diariste et l'écriture littéraire, qu'est-ce que l'art, le beau ? le rêve est-il mensonge ? a t-il moins de valeur que la réalité ? les relations hommes-femmes, la féminité, la femme muse et artiste ? la psychanalyse, le rapport au père, la maison comme refuge de soi... et tant d'autres choses encore. Je n'ai pas fini d'explorer toute cette richesse, j'y reviendrai peut-être une prochaine fois.

mercredi 16 février 2011

Qui l'on veut être

Nous sommes allés hier au cinéma voir "Black Swan". A la maison ensuite, parce que DramaKing essaie de combler les lacunes de ma désastreuse culture cinématographique, nous avons regardé "Un héros très discret" de Jacques Audiard.


Des films évidemment très différents, mais qui tournent tous deux autour de la notion d'identité. Du second, que j'ai adoré, je retiens quelques enseignements :

- On peut être qui l'on veut, ce que l'on veut

- Mais il faut pour cela faire preuve d'astuce et d'opiniâtreté, lire, apprendre, travailler beaucoup

- Les hommes sont crédules, ils aiment les belles histoires

- La vérité d'un homme se trouve dans les bras d'une femme

- Certains s'en sortent toujours, et pour eux rien n'est vraiment grave


Et surtout, surtout : alors que j'étais devenue insensible à l'image cinématographique, grâce à DramaKing, je redécouvre le plaisir des beaux films, la force d'émotions différentes de celles que j'éprouve en lisant, mais non moins vives.

dimanche 13 février 2011

Ne bouge pas

J'apprends à rester immobile lorsque DramaKing me photographie. Même (surtout) si je suis dans une situation inconfortable. J'apprends à rectifier très légèrement ma position : l'écartement des doigts, la rotation de la tête, la torsion du buste... J'essaie de suivre à la lettre ses instructions. Je ne bouge pas tant qu'il ne m'en donne pas l'autorisation. Je lui demande aussi de me diriger avec douceur, fermeté et précision, de me mettre en confiance.

Il pourrait s'agir d'une description de nos ébats. C'est bien ainsi que je le ressens : la photographie comme acte d'amour partagé.

samedi 12 février 2011

J'aime écrire

http://www.mariemorel.net/

Nous sommes allés cet après-midi DramaKing et moi voir une exposition de Marie Morel à l'Espace des Femmes. Nous avions raté celle de l'année dernière à la Halle Saint-Pierre, qui devait être bien plus importante. Mais les quelques œuvres qui étaient présentées là sont très récentes, et témoignent d'une activité artistique intense, variée mais cohérente. C'est un univers très particulier, doux, intime, féminin, parfois sombre aussi, apaisant et inquiétant à la fois, qui donne envie de vivre quoiqu'il en soit, en totale conscience.

Un texte de Charles Juliet, entre autres, accompagnait cette exposition, et je ne résiste pas à l'envie de le reproduire ici :
"Marie Morel est portée par sa passion pour la peinture. Une passion exigeante, dévorante, à laquelle son existence est assujettie. Car son travail ne se limite pas aux heures qu'elle passe dans son atelier. C'est constamment qu'elle est en alerte, qu'elle demeure attentive à ses sensations, ou bien qu'elle tombe en arrêt devant telle ou telle chose - une feuille morte, une pierre, une fleur, un arbre, un volet qui se détache sur un mur, tous deux de couleurs différentes... Elle a toujours dans une poche ou à portée de main un carnet sur lequel elle prend des notes, écrites ou dessinées. Ainsi elle engrange des matériaux, garde la trace d'une émotion, d'une découverte, d'un émerveillement, ne cesse de savourer ce qui lui est offert, d'être en prise sur le monde et la vie. (...)
Depuis de longues années, elle se soumet à une stricte discipline, et parce que les jours fuient, que chaque minute est précieuse, que chaque toile exige de nombreuses heures de travail, elle veille à ne jamais perdre son temps. Animée d'une force de caractère peu commune, elle adhère pleinement à elle-même, à sa passion, à la vie. Quand on la rencontre, qu'on perçoit ce qui l'habite, on comprend que tout autant que William Blake, elle pourrait affirmer que 'l'énergie est joie perpétuelle'."

Ceci, notamment les dernières phrases, pourrait faire office pour moi de règles de vie. Je suis bien loin malheureusement, d'un tel idéal. Mais c'est bien ce à quoi j'aspire : l'éveil constant sur le monde, la volonté et le travail au service d'une œuvre (qui, dans mon cas, sera peut-être simplement la quête de soi), le rapport au temps enfin maîtrisé, ou du moins apprivoisé.
Le temps... Mon meilleur ennemi. Je crains le vide comme la mort, je trouve la vie trop courte, et pourtant je suis une paresseuse coupable, le plus souvent déchirée entre des désirs contradictoires qui me paralysent. Aussi je m'ordonne de rechercher, créer, savourer et fixer autant que possible des instants d'éternité, comme cet après-midi avec DramaKing, l'exposition, notre marche dans Paris, et la soirée à venir.

Il y avait en particulier un tableau, "J'aime écrire", qui m'a beaucoup touchée. Il m'a semblé qu'il parlait de moi évidemment, avec ses petites phrases telles que "Ecrire est une évidence", "Me lirez-vous ?", "Avoir confiance", "Laissez-moi écrire en paix". Chacune d'elles signe une vignette aux couleurs chaudes, au graphisme enfantin, joyeux et grave, mettant en scène un personnage féminin (Marie elle-même ?) dans l'intimité de l'écriture, à un bureau, sur un canapé, environné de livres, de journaux intimes, de crayons...

C'est à Pierre Bourgeade que nous devons, DramaKing et moi, de nous être intéressés à l'art de Marie Morel. Elle est en effet cette jeune femme très mince et très blanche, toujours vêtue de noir, qui vit dans la montagne, et qui lui inspire quelques unes des plus belles pages d'"Eloge des Fétichistes". Pour moi, elle fait désormais partie de ces personnes que je ne connais pas, mais pour qui j'éprouve admiration et tendresse, et sous les auspices desquelles je souhaite placer notre amour.

jeudi 10 février 2011

Une armée de filles aimantes et de putes intellectuelles


Il y a des livres fous, qui vous emportent très loin et tout près de vous. Des livres dont la langue est si belle, qu'elle s'enroule autour de votre corps et de vos nerfs, vous caresse et vous étreint, jusqu'à ne ne plus vous lâcher. Il y a des livres qui sont en eux-mêmes la nourriture et l'eau, le vin et la musique, la cigarette, la drogue et le sexe, la peinture, la sculpture et la photographie, le repos et l'agitation, la danse effrénée et la contemplation, la vie et la mort. Ces livres sont le bien et le mal, ils vous offrent ce qui est bon et mauvais pour vous, ils sont votre amant le plus généreux, ils vous révèlent et vous bouleversent et vous tiennent par la main.

Quand je découvre l'un de ces livres, je peux me remettre à croire que l'incommunicabilité humaine n'est pas une fatalité, parce que c'est à moi autant qu'à tous que ce livre est adressé. Il me parle à moi comme à nous, me parle de moi comme de nous, et je me sens partie de ce "nous". Ce livre me rend à la communauté des hommes, il ouvre mon cœur, mon esprit et mon horizon, m'emplit de tendresse et de combativité.

Ce livre, ce soir, c'est "La faculté des rêves" de Sara Stridsberg.
Où l'on assiste à la rencontre passionnée entre un auteur et son personnage, fantasmé à partir de quelqu'un qui a réellement existé : Valerie Jean Solanas. Cette femme est réellement né en 1936 en Géorgie, et morte en 1988 à San Francisco, dans un hôtel miteux / mouroir pour marginaux et malades du SIDA. Elle a réellement tenté d'assassiner Andy Warhol en 1968. Elle a réellement écrit un brûlot féministe, le SCUM Manifesto. Elle a réellement été une enfant violée par son père, fugueuse à 15 ans, étudiante brillante, pute, clocharde, écrivain et future Présidente de l'Amérique.
"La faculté des rêves", c'est donc l'histoire de Valerie racontée comme un échange avec Sara : monologue de Sara s'adressant à Valerie, dialogue entre Sara et Valerie, et moi qui participe, qui donne vie par ma lecture, à la fois à l'auteur et à son personnage. Magique intimité du triangle auteur-personnage-lecteur.

Sara Stridsberg écrit dans la postface à l'édition française : "Je me suis mise à rêver d'une fille fictive dont les contours ressemblaient de moins en moins à la Valerie Solanas historique. Je voulais la garder vivante pendant un moment et je voulais lui donner tout ce dont elle rêvait. Une fille et une mère, une infirmière et un projet d'avenir fantastique. Je lui souhaitais d'avoir une foule de gouverneuses de l'Univers toutes vêtues de gabardines en lamé argenté et de hautes bottes blanches, une armée de filles aimantes et de putes intellectuelles." La Valerie romanesque est sans doute plus vraie que la Valerie réelle.

C'est un cadeau magnifique, pour elle qui n'existe plus, et pour moi qui me réjouis d'exister et de pouvoir lire de tels ouvrages. Je suis définitivement enrôlée dans l'armée de Sara Stridsberg.