samedi 27 mars 2010

Divagations aériennes


Mardi 23 mars 2010, vol Milan-Paris, quelque part au-dessus des Alpes, vers 19h :

Pas trop de monde donc j'ai fui ma place initiale à côté d'une grosse dondon qui envahissait tout mon espace vital. J'ai trouvé des cigarettes et des écouteurs à l'aéroport. Et, à la mienne, je suis à l'apéro, au vin blanc. Sauf qu'il est assez infect, je vais y aller doucement si je veux encore avoir ma tête demain.

Au-dessus des Alpes... Pas si loin de mes petits qui me manquent si fort.

Gros bruit soudain dans l'avion, je déteste, ça arrive, on ne sait pas pourquoi. En principe le vol devrait être très calme, il fait un temps magnifique. J'ai quand même vraiment hâte d'arriver. Je sais que c'est ridicule d'avoir peur comme ça. Complètement irrationnel.

Je dors très mal en ce moment. Je stresse parce que je n'ai pas assez de temps pour tout faire, parce que je suis obligée de renoncer à certaines choses. J'ai tendance, parfois, à voir tout en noir, à n'écouter que la frustration, à ne pas vouloir assumer de faire des choix.

Je me suis fait un pschitt de Fahrenheit à l'aéroport. Je voyage avec le parfum de DramaKing autour de moi et cela m'apaise.

Les gens me sortent par les yeux. Leurs costumes et leurs tronches grisâtres. Leurs ventres bedonnants. Leurs journaux économiques. Leurs ordinateurs portables, leurs Blackberry, leurs clés USB. Leurs présentations Powerpoint, leurs tableaux Excel. Où sont les rêves et les passions, les révoltes ? Ils explosent dans leurs pantalons trop serrés, voient des chiffres quand ils dorment et ne se souviennent plus de l'âge de leurs gamins.

On va atterrir très bientôt. Je n'ai pas réussi à éteindre mon Ipod, quelle truffe ! Impressionnant. Il fait nuit. Plein de lumières. L'avion tourne. Je vois la Tour Eiffel et la Défense. Le Stade de France. On descend sérieusement là. On sort le train. On va toucher. Maintenant. Ouf. Ca y est.

dimanche 14 mars 2010

Tu es l'homme-pluie

Tu es l'homme-pluie, celui
Qui me rend liquide à l'intérieur,
Celui pour qui je pleure.
Tu es mon amour vertige,
Je ne peux m'empêcher d'avoir peur.

Tu es l'homme-pluie, celui
Dont la fantaisie urbaine s'accommode si bien
Des nuances du gris parisien.
Tu es mon amour dandy,
Et mon désir est infini.

Tu es l'homme-pluie, celui
Qui parfois gronde et m'effraie
Lorsque je ne crois plus en rien
Comme une terre asséchée
Un pays de vauriens.

Tu es l'homme-pluie, celui
Qui m'irrigue, m'apaise, me régénère,
En dépit de ta colère.
Tu es mon amour tempête,
Que rien n'arrête.

Tu es l'homme-pluie, celui
Que j'invoque et prie de venir
M'emplir.