mercredi 12 janvier 2011

Au revoir mon ami

Un ami est parti aujourd'hui. Il n'avait pas encore 38 ans. La maladie l'a emporté en quelques mois. Il laisse derrière lui deux petits garçons de 5 et 10 ans, et beaucoup de gens qui le pleureront longtemps. Il a apparemment beaucoup souffert.
Ma tristesse ce soir est infinie.
Au revoir mon ami.

lundi 3 janvier 2011

Il était une fois...

Il était une fois une femme, jeune, mais pas jeune fille, qui vivait avec ses deux enfants dans une petite maison à la lisière de la grande ville.

La femme aimait sa vie, ses enfants, sa maison, ses amis, sa famille. Il lui manquait quelque chose, elle savait et ne savait pas quoi : l’amour, du sexe, un homme. Elle y avait renoncé en quelque sorte, oublié son corps et ses sens, endormi sa féminité. La femme ne voulait plus de l’amour, et surtout du couple, elle en avait trop souffert, elle s’y était perdue, elle n’aspirait qu’à la sécurité d’un cœur solitaire, qui ne dépendrait de personne.

A cet instant, la femme est assise nue dans un fauteuil de cuir noir aux accoudoirs râpés. Elle porte un collier et une laisse, les mains menottées derrière le dossier. Elle a les chevilles serties de lourds bracelets, reliés entre eux par une chaîne. Elle a conscience de ses cuisses un peu trop larges, de son ventre un peu trop replet. Qu’importe, elle se sent belle, ainsi abandonnée. Son amant tourne autour d’elle, l’embrasse, la caresse, la malaxe, la pince, et la photographie. Ensuite elle marche entravée jusqu’au lit.

Quand tout est fini, elle se rejette en arrière, épuisée et apaisée. Son amant la couvre, l’autorise à se défaire de ses liens, lui apporte un thé, ses cigarettes, lui demande si elle veut du chocolat ou une clémentine, l’enveloppe d’amour et de tendresse. Il y aura plus tard d’autres photos, il lui dira qu’elle est superbe, qu’il aime la saisir dans l’éclat de sa beauté et de sa sensualité, et la femme encore une fois ne pensera plus à ses cuisses un peu trop larges, à son ventre un peu trop replet.

Par deux fois l’amant l’éveillera de son sommeil, non de cent ans, mais de quelques heures ; pas avec un baiser, mais en la baisant. Ce doux viol nocturne lui laisse au creux du ventre un voile de velours qui persiste tout au long de la journée.

Il était une fois une femme, jeune, mais pas jeune fille, touchée par la grâce de l’amour d’un prince.
La femme aujourd’hui vit la vie qu’elle ne pouvait espérer, ni même imaginer. Tout lui paraît infiniment riche et précieux. L’éclat de rire de ses enfants, la lumière d’hiver dans sa chambre, la tasse de thé dont les motifs disent le rêve, les caresses du prince, les mots qui dansent dans sa tête, la couverture rose tendre d’un livre noir, sa silhouette scintillante dessinée par une jolie robe de fête… Autant de trésors, de joyaux à sa couronne.

Il était une fois une femme devenue princesse.